Applications mécanographiques
                                  Comptabilité

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Comment et pourquoi étaient utilisées les machines à cartes perforées dont le présent site montre et décrit différents exemples ?

Avant tout je rappelle que l'on appelait "mécanographie" la technique consistant à exploiter les machines à cartes perforées pour traiter des applications devenues trop volumineuses que pour continuer à être traitées semi-manuellement avec l'aide de calculatrices électromécaniques et d'écritures manuelles..
Et qu'un "atelier mécanographique" était le lieu où étaient rassemblées ces machines.

L' application que l'on retrouvait dans quasi toutes les entreprises qui disposaient d'un atelier mécanographique était la comptabilité.
Il y a plusieurs raisons à cela :
1) Historique : après les statistiques, dès que les tabulatrices purent imprimer, c'est la première application à caractère semi-standard qui se présentait, vu le cadre légal des états à sortir.
2) Décisionnelle : La "mécanographie" dépendait généralement de la direction financière. Elle se servait donc la première via la comptabilité et les salaires.
  A l'inverse de la comptabilité, seule une partie de l'application salaire consistait à produire des documents légaux. Tout le reste variait très fort d'une entreprise à l'autre, en tous cas jusqu'au calcul du salaire brut. Peu de traces nous en sont restées.

Exemple de traitement comptable :


 

Description zone par zone de la carte "Mouvement Comptable" utilisée dans cet exemple.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Explicitation des traitements mécanographiques.

 

1  Poste de perforation de cartes

2   Trieuse de cartes
tri sur 2 + 4 chiffres

3  Tabulatrice :
impression avec calcul de totaux par journal et perforation de cartes "récapitulatives" qui servirons à générer des mouvements "contrepartie".
Sortie en case spéciale (*) des cartes ancien report

4  trieuse de cartes
tri sur 2 chiffres

5  Tabulatrice :
impression avec totaux
perforation de cartes "récapitulatives" pour prochain traitement comptable.
Sortie en case spéciale des cartes report déjà traitées

6 Trieuse
 tri des cartes sortant de 5 et interclassement avec les cartes intitulé et nouveau solde.
Ce traitement pouvait se faire aussi, plus rapidement, à l'aide de l'interclasseuse.

7 Tabulatrice
impression du Grand Livre avec calculs
et perforation de cartes récapitulatives "Nouveau Solde"
Sélection en case spéciale (*) des cartes Report et Ancien Soldes

8 Tabulatrice
A partir des cartes perforées au traitement précédent, impression de la Balance Générale.
Les cartes forment ensuite un nouveau fichier Intitulé et Nouveau Solde.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

(la case spéciale ou case clapet était une option des tabulatrices Bull.
Sur une tabulatrice non équipée de cette option, il faut prévoir un passage ultérieur en trieuse ou interclasseuse pour extraire les anciens sur base du code carte et de la date)

 

 

 

Références :

L'illustration et la description sommaire sont extraits d'un document Cie des Machines Bull "Comptabilité et Cartes Perforées", Méthode dite de la carte unique. (vers 1955)

Les spécialistes en histoire comptable trouveront leur bonheur dans l'exemplaire suivant, (reçu de Jacques Lemaire) conservé au musée :
"Traité de Mécanographie Comptable", édition 1949, par L. Walravens, professeur à la SR Chambre Belge des Comptables. L'ouvrage fut édité par cette société.
Il est extrêmement complet et aborde la mise en œuvre sur matériel IBM, Powers et Bull.

Autre référence conservée, très claire et bien illustrée (reçue de Ernst Vercruysse) : Comptabilité Générale par Cartes Perforées. Edité par Bull dans le cadre d'un cycle de perfectionnement donné en 1964 à l'Ordre des Experts Comptables de Belgique par Paul Van Stockstraeten (expert chez Bull).

 

 

copyright Bull et G. Natan retour menu histoire 
 

 

Ceci est une reproduction d'un article paru dans "Organisation Scientifique" de septembre 1959.
C'était le Bulletin du Comité Nat. Belge de l'Association Scientifique.

Tout l'intérêt historique de cet article réside dans la description du passage d'un traitement purement mécanographique à cartes perforées à un traitement via ce que l'on peut considérer comme  un ordinateur avant la lettre.
Peu de documents sont encore disponibles concernant la structure des applications basées sur les cartes perforées, de là l'idée de publier cette page.

Quoique non cité, l'équipement dont il est question était du matériel de la Compagnie des Machines Bull, dont la tabulatrice reliée à l'ensemble électronique Gamma Extension Tambour.

 

 
 
 
 
 
 



 

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