Les relais électromécaniques
Une bonne explication de ce que sont les
relais électromécaniques en général et comment ils fonctionnent peut se trouver sur Wikipédia
en cherchant sur "relais électromécanique".
Rôle des relais électromécaniques dans la mécanographie. Cette page a été réalisée sur base du
travail de notre collègue Luc Lejeune.
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Les relais de type téléphonique
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![]() Les premières tabulatrices BULL, depuis 1930 jusqu'aux alentours de 1950, furent donc équipées de relais électromagnétiques de type "téléphone". Volumineux, gourmands en courant, leurs contacts exposés aux poussières, difficiles à régler (rappelons les cambreurs de lames et la difficulté d'obtenir la fermeture ou l'ouverture simultanée de 6 contacts). Ils avaient pour seul mérite d'exister en grande quantité sur le marché industriel. BULL les adopta donc tout naturellement pour ses machines. Mais leurs inconvénients devenaient irritants et finissaient par supplanter leurs avantages; aussi la mise à l'étude d'autre types de relais fut décidée. Ainsi naquit le Petit Relais Bull ! La photo ci-dessus montre un tel ensemble de relais côté pile et côté face. La bobine mesure environ 5 cm de haut. |
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le PETIT RELAIS Bull | |||
Ainsi nommé à cause de sa petite taille
(comparée à l'ancien relais, qui devint le Gros Relais), il se présentait
sous forme de boite rectangulaire, entièrement fermée, d'ou émergeaient 5
broches à une extrémité. D'une tension de travail de 48 V continu, il
demandait peu de puissance pour être activé. 2 contacts en argent sur un
seul support mobile (la palette) se mouvaient entre des contacts fixes en
argent également, repos et travail. L'ensemble, monté sur un support en
matière isolante, s'enfichait sur un socle en bakélite muni de cosses dans
lesquelles se glissaient par simple friction les 5 broches du relais
(alimentation de la bobine, contacts Repos, Médian, Travail). Le relais
était protégé par un boitier en aluminium de dimensions modestes, muni d'un
bouton supérieur permettant une préhension aisée. Une bague plastique
entourait le capot pour éviter les courts-circuits accidentels, le boitier
étant relié électriquement au contact médian. A noter : chez IBM, les mêmes contraintes avaient amené à concevoir leur "petit relais". Si le lecteur peut m'en communiquer une photo et quelques données, ce serait intéressant. |
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![]() Le remplacement d'un relais par un autre se faisait simplement
en enlevant le relais de son support par traction et en le
remplaçant par un autre. Fini les déconnexions et reconnexions de
fils (parfois multiples) souples, mais aussi rigides, et qui
cassaient toujours à ras des cosses
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![]() Les premiers Petits Relais remplacèrent
progressivement les anciens gros relais (type téléphone) en conservant le
câblage initial. Les nouveaux relais étaient enfichés sur un support en
bakélite de même encombrement qu'un gros relais. A l'arrière, des fiches
mâles permettaient la connexion avec les cosses du câblage existant, prévu
pour les anciens relais. la photo ci-contre montre des relais sur leur support. Les supports pouvaient avoir des dimensions très variées. un peu plus bas, à droite, une autre photo démontre la densité du montage |
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Si le relais est amené à couper des courants d'intensité appréciable, il y a lieu de se reporter au tableau des pouvoirs de coupures, dont les valeurs sont données à titre indicatif, étant donné le grand nombre de facteurs à considérer (nature du courant, fréquence des manœuvres, critères de détérioration ....). Par exemple, pour des relais à contact argent et des charges inductives sous 50 V continu commutées à la fréquence de 50 Hz, la durée de vie est de 10 millions de coupures environ sous 100 milliampères, ou bien 1 million sous 0,5 A. Il ne faut pas oublier d'ailleurs que le pouvoir de coupure peut toujours être fort amélioré par un dispositif "étouffoir" dans le circuit des contacts (capacité-résistance par exemple).
Les relais BULL sont surtout caractérisés par : - leur rapidité : 3 à 8 millisecondes suivant les catégories - leur robustesse mécanique : ils supportent à vide plusieurs centaines de millions des manoeuvres sans trace appréciable d'usure des surfaces de contact
- leur sécurité : tous
les relais, aussitôt terminés, passent 24 heures au banc
d'épreuve |
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Où furent-ils fabriqués ?
La fabrication des petits relais débuta à Paris, au siège de Gambetta En 1953, passage à la fabrication industrielle à Vendôme (25 millions de relais produits). Les besoins étaient énormes car toutes les machines Bull en étaient équipées. En 1964, transfert de la production à Angers (en 1968, 120 personnes produisaient 170.000 unités par mois, 6 minutes pour fabrication et réglage, garantie 250 millions de manœuvres sans défaillance.) En juillet 1966, fabrication également à Belfort, pour l'équipement de la perforatrice P112. Dans ses trois usines, Bull en avait produit un total de 42 millions d’unités ! |
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Un Petit Relais ne disposait que d'UN SEUL contact alternatif; mais pour les circuits exigeant plusieurs contacts, il suffisait d'utiliser plusieurs Petits Relais reliés à la même commande, et le tour était joué.
Deux types de Petits Relais existaient : lents ou rapides; leur consommation de courant était de 18 mA et 30 mA. Pour les différencier, le bouton du capot en aluminium était soit hexagonal, soit cylindrique moleté. Pour des circuits où le courant à contrôler atteignait de 2 à 5 ampères, un petit relais équipé de contacts en Tungstène fut construit. Son repérage : la couleur VERTE du bouton. Rapidement, pour des questions de coût et de facilité de fabrication, les boutons usinés furent remplacés par des boutons emboutis, au dessus plat ou sphérique. La différenciation des deux types de relais était sauvegardée à un coût de production moindre
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Avec l'évolution des matériels, d'autres besoins se firent jour : ainsi naquirent les relais d'intensité (utilisés sur les Peler/pelerod) d'une tension nominale de 4 v, les relais 24 V et 12 V. La différenciation se faisait par la couleur du capot : ROUGE pour le 4 V, DORE pour le 24 V, MAUVE pour le 12 V, GRIS ALUMINIUM pour le 48 V. De plus, dans un souci d'uniformisation, les autres matériels utilisés sur les panneaux de connexion (cellules, condensateurs), furent carrossés dans le style des petits relais. Et toujours, les capots faisaient la différence.
En 1970, la fusion avec Honneywell obligea à se conformer aux normes de sécurité américaines, plus contraignantes; les bagues vertes ou rouges durent recouvrir entièrement le capot du relais, ne laissant libre que le dessus.
L'évolution de la technique et surtout l'implication de plus en plus grande de l'électronique dans ce qui était au départ du matériel électromécanique pur, sonna la mort du Petit Relais dans sa forme bien connue de tous. La fabrication se termina à Angers le 31 décembre 1971.
La "petite bouteille" avait vécu!
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Types de relais
Alimentation
|
Repérage
|
Nature des contacts
|
Bobine résistance en ohm |
Temps
établissement (millisec) |
Tension minimum fonctionn.
|
Numéro de commande
|
|
|||||||
Tension
|
Facteur |
Capot
|
Bouton
|
|
|
Travail
|
Repos.
|
|
|
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48 V
|
0,6
|
Blanc
|
Blanc-plat
|
Argent
|
1560
|
3
|
6
|
22 V
|
43.960
|
|||||
48 V
|
1
|
Blanc
|
Blanc-bombé
|
Argent
|
2600
|
4
|
6
|
22 V
|
60.650
|
|||||
48 V
|
1
|
Blanc
|
Vert-bombé
|
Tungstène
|
2600
|
7
|
8
|
27 V
|
43.972
|
|||||
48 V
|
0,6
|
Blanc
|
Vert-plat
|
Tungstène
|
1560
|
6
|
8
|
27 V
|
61.502
|
|||||
24 V
|
0,6
|
Jaune
|
jaune-plat
|
Argent
|
390
|
3
|
6
|
10 V
|
60.654
|
|||||
24 V
|
0,6
|
Jaune
|
vert-plat
|
Tungstène
|
390
|
7
|
8
|
12,5 V
|
60.497
|
|||||
3,5 V
|
1
|
Rouge
|
Rouge-plat
|
Argent
|
13
|
5
|
6
|
1,5 V
|
60.401
|
|||||
3,5 V
|
1
|
Rouge
|
Vert-plat
|
Tungstène
|
13
|
7
|
8
|
1,8 V
|
60.404
|
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(1) Le facteur de marche :c'est le rapport entre le
temps de mise sous tension de la bobine du relais et
le temps de fonctionnement de la machine qu'il dessert.
Il faut savoir que le bobinage d'un relais rapide
est parcouru par un courant plus élevé qu'un autre. Un tel
relais, comme le premier sur le tableau, subit un échauffement qui l'empêche de
supporter une mise sous tension permanente.
Pouvoir de coupure
Nature des relais |
Tension
d'utilisation |
Pouvoir de coupure (2) |
|
|
|
Courant continu |
Courant
alternatif 50 Hz |
Relais à contacts Argent
|
25 V 50 V 75 V 100 V 150 V
|
0,6 A 0,3 A 0,15 A 0,075 A 0,04 A
|
0,7 A efficace 0,6 A efficace 0,55 A efficace 0,5 A efficace 0,45 A efficace
|
relais à contacts Tungstène
|
25 V 50 V 75 V 100 V 150 V 200 V 250 V
|
3 A 2 A 1,2 A 0,5 A 0,15 A 0,10 A
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5 A efficace 4 A efficace 2,5 A efficace 1,8 A efficace 1,4 A efficace 1,3 A efficace 1,2 A efficace
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(1) Si le courant est alternatif, la tension est exprimée en volts efficaces
(2) Ces valeurs sont définies dans les conditions suivantes :
a) Les relais peuvent effectuer, sans détérioration sensibles des contacts, 100.000 coupures à l'intensité indiquée.
b) En courant continu, le circuit interrompu par le relais a un coefficient d'auto-induction d'une inférieure ou égake à 150 millihenrys: en courant alternatif, son facteur de puissance est d'environ 0,7 à l'intensité indiquée.